Préfet

Christophe H. MEGBEDJI

Le Couffo, d'après le fleuve du même nom, est un département du sud-ouest du Bénin, limitrophe du Togo à l'ouest, ainsi que des départements béninois du Mono, du Zou et de l'Atlantique

À Propos

Aperçu socio-historique du Département du Couffo

Au cours des mois qui ont suivi la reddition de Béhanzin et son départ en exil le 11 février 1894, les autorités françaises se sont dépêchées de prendre possession, non seulement de l’ancien royaume d’Abomey, mais aussi, de tous les territoires que le souverain Aboméen convoitait. Ainsi, le 22 juin 1894, le ministre des Colonies publia l’arrêté n° 118 réglementant l’administration de la colonie du Dahomey et Dépendances.

Aux termes des dispositions de l’article 1er dudit arrêté, « la colonie du Dahomey et Dépendances est divisée politiquement et administrativement en trois parties distinctes : les territoires annexés, les territoires protégés et les territoires d’action politique ». Au nombre des territoires annexés et mentionnés à l’article 2 de l’arrêté précité, figure entre autres Grand-Popo, premier et unique cercle du Mono. Il était limité à l’ouest par les Etablissements allemands du Togo, au nord par la lagune de Ouidah, à l’est par la rivière Aroh (entendez Aho), au sud par l’océan Atlantique.

Pour bien signifier aux populations locales que le pouvoir a vraiment changé de camp, le ministre des Colonies a fait inscrire dans l’arrêté que le cercle est dirigé par un administrateur ayant sous ses ordres les chefs indigènes de cantons et de villages.

L’administration territoriale au Bénin a connu plusieurs évolutions dans la perspective de la recherche d’une organisation territoriale pouvant répondre à la préoccupation souhaitée de développement. Ainsi de 1955 à nos jours, différentes réformes de l’administration territoriale se sont succédées et qui ont façonné le paysage territorial de notre pays. La période de 1904 à 1955 a connu une administration territoriale imposée par le colon français où le territoire du Dahomey était divisé en Cercles, Subdivisions et Cantons. Ces différentes entités territoriales étaient dirigées par des chefs nommés par l’Administration coloniale et s’occupaient principalement de la supervision de la collecte des impôts et des travaux forcés.

Par l’arrêté général n°149 du 24 juin 1913, neuf (9) cercles ont été créés au nombre desquels on distingue le cercle d’Athiémé dont dépendait toute les localités alentours. Le décret n°226 du 15 décembre 1959 opère une refonte totale du découpage administratif territorial de la dernière période coloniale et porte création de six régions à la place des neuf cercles (Régions du SUD-EST, du SUD, du SUD-OUEST, du CENTRE, du NORD-EST et du NORD-OUEST).

Chaque région se compose d’un ensemble de cercles et possède à sa tête un délégué régional qui assure la représentation du gouvernement de la République aux termes du décret n°226 précité. La loi organique n°59-35 du 31 décembre 1959 a institué au sein de ces régions des conseils généraux dont les membres élus pour cinq ans portent le titre de conseillers généraux. La région du SUD-OUEST avait un ressort territorial qui regroupe les départements du Mono et du Couffo actuels. Il a fallu attendre le décret n°292/PCM/MI du 21/10/1960, pour que le gouvernement transformât les six régions en départements et les dotât d’un conseil élu, l’assemblée départementale dont les membres sont élus pour cinq ans et présidée par un Préfet nommé par le gouvernement. Les départements créés en 1960 étaient des collectivités territoriales semi – autonomes dans la mesure où il y avait une assemblée élue mais un exécutif nommé. C’est ainsi qu’est né le département du Mono qui deviendra par la suite une province (ordonnances et décrets du 13 février 1974) avant de redevenir département en 1990 au lendemain de la conférence des forces vives de la nation.

Depuis la mise en œuvre de la nouvelle réforme de l’administration territoriale, le Bénin ayant opté pour la décentralisation, connaît un nouveau découpage territorial. Selon les lois de la décentralisation notamment la loi N° 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration territoriale en République du Bénin, le département du Mono a été divisé en deux (02) circonscriptions administratives : le département du Couffo et le département du Mono. Les sous-préfectures sont alors devenues les communes. 

Le département est dirigé par un préfet nommé en conseil des Ministres sur proposition du Ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale (MDGL). Le préfet est le dépositaire de l’autorité de l’Etat dans le Département. Il est l’unique représentant du Gouvernement et de chacun des ministres pris individuellement.

La désignation des chefs-lieux des douze (12) départements en 2016 et la nomination des douze (12) préfets, a permis au Département du Couffo d’être totalement opérationnelle.

Situation géographique du Département du Couffo

Situé au sud-ouest de la République du Bénin, le département du Couffo couvre une superficie de 2 404 km² et regroupe les six communes d’Aplahoué, de Djakotomey, de Dogbo de Klouékanmè, de Lalo, et de Toviklin, qui totalisent 367 villages. Il est limité dans sa partie Sud par le département du Mono, au Nord par celui du Zou, à l’Est par le département de l’Atlantique et à l’Ouest par la République Togolaise.

Le climat est de type soudano guinéen à deux saisons pluvieuses et à deux saisons sèches. La hauteur annuelle de pluie varie entre 800 mm et 1200 mm. L’humidité relative est considérable et peut atteindre 85%. Le nombre de jours de pluies tourne autour de 100 jours par an et la période de croissance végétative varie entre 210 jours et 240 jours.

On y distingue trois zones agro-écologiques, à savoir :

  • la savane (5è zone agro-écologique) à Aplahoué, surtout dans sa partie Nord ;
  • les terres de barre (6è zone agro-écologique) à Klouékanmè, Djakotomey, Dogbo et Toviklin ;
  • la dépression des Tchi, (7è zone agro-écologique) à Lalo.

Les caractéristiques de ces différentes zones sont les suivantes :

La zone de savane

Cette zone est assez homogène et dominée par la savane arborée et herbeuse. On y rencontre aussi des jachères à palmiers. Les sols sont de types ferrugineux tropicaux sur socle cristallin aux caractéristiques très variables. On observe encore une disponibilité en terres inexploitées.

Le coton constitue la culture de rente largement pratiquée dans la zone, environ 50% de la production totale du département. Les cultures vivrières caractéristiques de la zone sont le maïs, le niébé et le manioc. La croissance végétative varie entre 80 jours et 110 jours. Le système de production est largement dominé par les associations de cultures dont la principale regroupe le coton et le maïs pendant 1 à 2 mois avant la récolte de ce dernier. Les autres types d’associations de cultures qui font également partie de ce système de production sont :

  • maïs-manioc ;
  • maïs-niébé ;
  • manioc-niébé ;
  • maïs-arachide ;
  • maïs-tomate.

La zone de la terre de barre

La zone des terres de barre présente des sols de type ferralitique argilo sableux fortement dégradés mais très bien drainés et à faible capacité de rétention. Profonds et faciles à travailler, ils conviennent à toutes les cultures annuelles et font l’objet d’une forte pression démographique. La culture intensive avec un minimum d’engrais est prépondérante. La végétation est dominée par le palmier à huile et des graminées. On y trouve également quelques reliques de forêts galeries. La période de croissance végétative varie entre 80 jours et 100 jours.

Le système de cultures est caractérisé par :

  • l’association palmier à huile et cultures annuelles ;
  • la pratique de la jachère palmier ;
  • la prépondérance du maïs qui se trouve toujours en tête de rotation
  • le remplacement progressif du maïs par des cultures moins exigeantes (manioc, niébé et surtout arachide) ;
  • la culture du coton ;
  • le développement des cultures fruitières et maraîchères (agrumes, tomate et piment).

La zone de la dépression des Tchi

Dans la zone de la dépression, on rencontre des vertisols qui sont des sols noirs très argileux, profonds et très humifères. Ces sols sont fertiles, mais souvent hydromorphes et difficiles à travailler. L’usage de la culture attelée ou de motoculteur y est pratiquement impossible. Dans son ensemble, la zone dispose d’un potentiel assez satisfaisant dans le domaine de la production agricole.

On y pratique :

  • de nombreuses spéculations agricoles, cultures vivrières (maïs, niébé, manioc, riz, arachide), cultures pérennes (palmier à huile, essences forestières : acacia, teck, et essences fruitières) et cultures maraîchères (tomate, piment) ;
  • du petit élevage ;
  • la pisciculture.

Le système de cultures est basé sur le maïs et associé selon le cas au manioc, au niébé, et parfois accompagné de cultures maraîchères (tomate, piment).

Caractéristiques démographiques

L'effectif de la population du département du Couffo au dernier recensement de février 2002 s'élève 524 586 habitants dont 244 050 hommes contre 280 536 femmes. Le département du Couffo a une densité de 218 habitants au km². On dénombre le plus faible taux de rapport de masculinité: 87,0 hommes pour 100 femmes contre 94,2 pour le niveau national. Le Couffo a un poids démographique de 7,75 % de la population du pays. On a dénombré 431 528 ruraux et 93 058 urbains. Les principales ethnies rencontrées sont les Adja (88,4%) et les Fon (8,3%). Les populations du Couffo pratiquent surtout le vodoun (28,3%).

Infrastructures sociocommunautaires

Dans le domaine sanitaire, le Département du Couffo est subdivisé en deux (02) zones sanitaires (Klouékanmè-Toviklin-Lalo/KTL et Aplahoué-Djakotomey-Dogbo/ADD) comprenant quarante-neuf (49) centres de santé publics complets, seize (16) maternités isolées, sept (7) dispensaires isolés, quatre (4) hôpitaux dont deux (2) publics et huit (8) cabinets privés autorisés.

Sur le plan de l’éducation on dénombre 269 écoles primaires, 18  collèges à 1er cycle et 5 à 2ème cycle. Même si l’enseignement primaire semble avoir résolu les problèmes de disponibilité d’infrastructures scolaires, le secondaire ne l’est pas et pose encore d’énormes problèmes de déplacement pour les jeunes enfants qui doivent encore parcourir des distances avant de faire le second cycle.

Activités économiques

Les populations du département du Couffo s’occupent essentiellement de l’agriculture, l’élevage et la pêche (73,0%). Elles exercent aussi des activités commerciales (13%) et des activités de transformation des produits agricoles et de l’artisanat. On y exerce également les activités comme le petit élevage et l’élevage de bétail qui est pratiqué par endroit.

L’industrie est quasi inexistante en dehors de la seule usine d’égrenage de coton à Hagoumey qui aujourd’hui connaît quelques difficultés.

L’ADMINISTRATION TERRITORIALE :

La Réforme de l’Administration Territoriale (RAT), l’un des six projets prioritaires de la Réforme Administrative dont l’objectif est entre autres de promouvoir la gouvernance à la base, est assurée à deux niveaux à savoir :

  • l’Administration Départementale ;
  • les Collectivités Locales Décentralisées.

L’Administration Départementale :

Conformément à l’article 1er du Décret n°2002-376 du 22 août 2002, les structures de l’Administration Départementale en République du Bénin comprennent :

  • la Préfecture ;
  • les services déconcentrés de l’Etat ;
  • Les Antennes départementales des Offices et Sociétés d’Etat

 

  1. La Préfecture d’Aplahoué

Siège de la représentation Territoriale de l’Etat, la Préfecture d’Aplahoué a à sa tête un représentant du pouvoir central appelé Préfet de département. Il est assisté d’un Secrétaire Général et de deux chargés de mission, tous nommés par décret pris en Conseil des Ministres parmi les Administrateurs civils ou des cadres de catégories équivalentes.

Qui sont ces Autorités au niveau de la Préfecture d’Aplahoué ?

Le Préfet du Département du Couffo

Christophe H. MEGBEDJI, Administrateur Civil : il a été nommé Préfet du Département du Couffo par décret n°2016-398 du 07 juillet 2016, portant nomination au Ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale au cours de la séance du Conseil des Ministres du mercredi 22 juin 2016. Marié et père de 08 enfants, il est originaire de Tokanmè-Aliho dans la Commune de Klouékanmè (Département du Couffo).

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