Histoire résumée de KETOU
Dans l’extrême nord du département du Plateau, au sud- est du Bénin, à proximité de la frontière avec le Nigeria, la Commune de Kétou passe pour terre où domine le sacré car disposant d’un patrimoine culturel riche et varié. Berceau du Guèlèdè, une déité à laquelle on voue un culte à travers des manifestations faites de chants et danses, Kétou a la particularité de disposer de la seule société secrète de masques connue dirigée par les femmes des communautés Yoruba et Nago. L’adage « Oju to ba ri Gèlèdè ti dé okpin iran » autrement dit « les yeux qui ont vu le Guèlèdè ont vu le spectacle ultime » témoigne de toute la richesse de ce masque sacré qui est inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2008.
La Commune de Kétou, outre les masques Guèlèdè qui représentent les figures d’animaux, c’est également la terre de prédilections de plusieurs autres cultes comme les Egungun ( culte dédié aux morts) et le Oro ( culte de purification de la cité).
Située à 138 km de Cotonou et étalée sur une superficie de 1755 km2, soit 54,38% du département du Plateau, La Commune de Kétou, dirigée par Lucie Ablawa Sessinou, est limitée au Nord par la Commune de Savè, au Sud par la Commune de Pobè, à l’Ouest par les Communes de Ouinhi et de Zangnanado et à l’Est par le Nigeria. Elle est divisée en six (06) arrondissements à savoir : Adakplamè, Idigny, Kétou, Kpankou, Odomèta, et Okpomèta qui font en tout 28 villages et 10 quartiers de ville. La population est estimée à plus de 160 000 habitants.
Les origines Yoruba de Kétou remontent à la cité mythique d’Ilé-Ifè dans l’actuel Nigeria et à son fondateur Oduduwa. L’histoire raconte qu’à sa mort, Oduduwa a laissé sept princes et princesses, ancêtres des différents groupes constituant le peuple Yoruba. Parmi eux, le deuxième enfant, une princesse, devint la mère d’Alaketu, ancêtre du peuple Kétou. D’après la tradition, l’actuel royaume a été fondé par le Roi Edé. Depuis lors, La tradition royale y est très respectée et le royaume de Kétou est à son 51 ème souverain, Sa Majesté Adedun Loyé, présenté au public le 25 mars 2018. L’histoire de Kétou, au XIII ème siècle, a été marquée par des conflits sur fond de rivalité entre royaume Fon de Danxomè et Yoruba d’Oyo, à cause de sa position géographique qui en fait une zone tampon entre ces deux puissances de l’époque. Elle est donc au cœur de plusieurs conflits avec les rois d’Abomey. Les offensives meurtrières lancées en 1883 et 1886, suivies d’un blocus imposé et supervisé par le roi Glèlè ont entièrement détruit le royaume de Kétou. Il a fallu attendre la défaite des troupes dahoméennes face à l’armée française conduite par le Général Dodds, pour assister à la renaissance de Kétou sous le règne du Oyingin en 1894.
Cité historique, Kétou dispose de plusieurs sites culturels et touristiques notamment le Palais Royal, le musée Akaba Idéna (la porte magique) où l’on retrouve les fortifications de la ville, l’ancienne entrée unique du Royaume ainsi que de nombreux autels religieux et sculptures Yoruba ; la divinité Aïtan-Ola, enterrée sous un tas d’ordures sacrées, du haut duquel l’on a une vue imprenable de la ville et les marchés de la ville, très animés et dont le plus grand est le marché Assena.
En dehors d'être un pôle culturel, Kétou a vu certains de ses fils jouer d'importants rôles sur l'échiquier politique national. Parmi eux, on retient Idji Kolawolé, Jean-Pierre Babatoundé, Jean-Michel Abimbola et son père Adebayo Anani Abimbola...
La Commune de Kétou bénéficie également de la construction d’un stade omnisports avec une tribune couverte de 3000 places assises, une pelouse avec gazon synthétique, une piste d'athlétisme de 8 couloirs, des aires de jeu pour sports de mains, un bloc sanitaire, un bloc administratif, des logements pour encadreurs, d'un forage avec château d'eau, et autres aménagements extérieurs.
Le gouvernement du Président Patrice TALON entreprend de désenclaver la région à travers des travaux routiers dont la construction de la route Kétou- Idigny-Igbodja-Savè lancés le 16 juillet 2019 pour 36 mois et qui se décomposent comme suit : Kétou-Idigny-Igbodja-Savè (85,80 km) et les bretelles Omou-Illadji-Ayékotonian (26,6 km), la bretelle Savè-Okéowo-Frontière du Nigeria longue de 27,5 kilomètres. Pour les populations de Kétou , c'est un rêve devenu une réalité.