Histoire résumée de GRAND-POPO
Le quotidien des Xwla, groupe socioculturel majoritaire de cette Commune coincée entre le fleuve Mono et l’océan Atlantique, à la lisière de la frontière togolaise, est intimement lié a l’eau, la pratique de la pêche, son cordon littoral sablonneux piqueté d’une multitude de coquillages, le tout à l’ombre des cocotiers qui représentent la partie la plus visible de la végétation. Des atouts qui en font un paradis touristique au Sud Ouest du Bénin dans le département du Mono.
La Commune de Grand Popo, qui jouit d’un climat subéquatorial de type guinéen avec ses quatre (04) saisons, est traversée par la RNIE1 Cotonou-Lomé, et couvre une superficie de 289 km2. Le territoire Popo, outre son cordon littoral sablonneux, est aussi constitué d’un plateau continental terminal qui recouvre des formations fines, sableuses, et souvent ferrugineuses, y compris des zones marécageuses avec des sols alluvionnaires et hydromorphes.
Sur le plan administratif, la Commune de Grand Popo, répartie sur sept (07) arrondissements à savoir : Adjaha, Agoué, Avloh, Djanglanmey, Gbéhoué, Sazoué et Grand-Popo est dirigée par le Maire Jocelyn Henrico Ayicoué Martial Ahyi. C'est lui qui a la lourde mission de perpétuer la préservation de Grand Popo, à travers la valorisation de sa culture, sa plage, sa nature composée de belles mangroves, de palmiers et de tortues géantes le long de la plage.
La Commune de Grand Popo, destination prisée des amoureux de la nature, c’est aussi le point de départ de belles excursions en pirogue en direction du fleuve Mono, ou en barque motorisée vers la Bouche du Roy. Fortement marquée par la colonisation, on peut y visiter encore aujourd’hui les vestiges des anciens comptoirs coloniaux de Gbécon, assister à de nombreuses cérémonies vaudou, très pratiquées dans cette région où chaque année, la célébration du 10 janvier, fête nationale des religions endogènes y est très perceptible.
On ne peut parler des attractions à Grand Popo, sans évoquer le « Nonvitcha » , une rencontre culturelle, identitaire et touristique, célébrée depuis 1923 et qui rassemble les peuples Xwla et Xwéda des régions côtières du Sud Bénin et du monde entier, autour de festivités et des panels sur les questions de développement de la localité, agrémentés du « dakoin » le plat préféré de la région. On peut également visiter le berceau de la mission catholique romaine au Dahomey dans l’arrondissement d’Agoué.
Grand-Popo a également vu naître ou grandir beaucoup de personnalités et cadres qui ont animé la vie socio-politique béninoise parmi lesquels premier président de la Haac René Megniho Dossa, le Colonel Iréné Zinsou, ancien ministre de la fonction publique sous le PRPB et ancien Président du Comité d'organisation du Nonvitcha, le Professeur Massougbodji, le Professeur Guy Ossito Midiohouan et bien d'autres.
À l’instar des Communes qui ont emprise sur le Littoral, l’histoire de Grand Popo a été aussi marquée par la traite négrière, les rivalités entre puissances occidentales. Presque tous les pays de l’Europe y ont établi des comptoirs. Aujourd’hui, on y cultive, comme principales ressources agricoles, l’oignon, la tomate, le piment, la carotte, les légumes feuille, le gombo, le maïs, la canne à sucre, les cocos. Les produits halieutiques sont d’origines continentale et marine, avec le sel marin comme culture de rente produit à Avloh.
De part sa position géographique, dès les années 1950, Grand Popo se retrouve confrontée à l’érosion côtière. Un phénomène naturel mais également lié à la construction de certaines infrastructures comme les ports de la région. Depuis lors, une bonne partie de cette ville balnéaire a été engloutie, notamment les vestiges de l’architecture coloniale emportés par la furie des vagues. Des villages entiers ont été rayés de la carte. Un problème que le Président Patrice Talon, avec en première ligne José Didier Tonato, Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable, ironie du sort, originaire de la Commune s'emploie à régler.
La préservation de Grand Popo et de son écosystème hautement touristique est donc au cœur d’un projet intégré et régional dont les travaux se déroulent suivant un chronogramme bien précis et dans le cadre de la mise en œuvre de la vision globale de gestion de l’érosion côtière au Bénin. Le segment Hillacondji-Grand Popo, a donc un caractère transfrontalier qui mérite d’être traité dans un cadre régional pour tenir compte des impacts environnementaux des actions de protection côtière initiées entre-temps par le Togo. C’est ce qui justifie la création du cadre de gestion intégrée de la bande transfrontalière Bénin-Togo de gestion de 23 kilomètres de Hillacondji à l’embouchure du Mono à Grand-Popo et 18 kilomètres au Togo à travers le programme régional de renforcement de la résilience de la zone côtière face aux effets néfastes des changements climatiques avec le financement de la Banque mondiale. Des projets dont l'exécution suit son cours. Le pari de sauver Grand Popo sera donc tenu.
La Commune de Grand Popo bénéficie également de la construction d’un stade omnisports avec une tribune couverte de 3000 places assises, une pelouse avec gazon synthétique, une piste d'athlétisme de 8 couloirs, des aires de jeu de mains, un bloc sanitaire, un bloc administratif, des logements pour encadreurs, un forage avec château d'eau, et autres aménagements extérieurs.