Histoire résumée de DOGBO
L’histoire raconte qu’il y a longtemps, existaient des hommes étranges, de courte taille et de teint rouge, qui fréquentaient et animaient un marché du peuple Adja, dans l’actuel département du Couffo. Ces hommes alors appelés les Akpafus, étaient des forgerons et excellaient dans la fabrication d’outils agricoles comme les houes. Mais ils soulevaient aussi beaucoup de curiosité chez les Adja alors autochtones, parce qu’ils venaient toujours au marché avant tout le monde et s’en allaient toujours après tout le monde ; et toute la journée durant, ils ne se levaient jamais de là où ils étaient assis.
Personne à part ne connaissait leur demeure. Un jour, quand les adja se rendirent compte que chaque Akpafu s’asseyait toujours sur un petit trou dans la terre, ils leur tendirent un piège. La veille du jour du marché, les adjas introduisirent de l’huile rouge dans les trous, ce qui attira les fourmis. Le jour du marché quand les Akpafus arrivèrent et s’assirent, les fourmis se mirent à les piquer. Pourquoi? Ces hommes avaient chacun une queue qu’ils introduisaient dans le trou sur lequel ils étaient assis. Mais face à la douleur que leur infligeaient les fourmis, ils prirent la fuite en plein milieu du marché, laissant voir pour la première fois leur queue au grand jour. On les appelle « Les hommes à queue ». Les Adja les suivirent jusqu’à découvrir leur demeure. Ces hommes vivaient dans des galeries souterraines qui aujourd’hui peuvent être comptées au titre du patrimoine culturel touristique du Bénin.
Bienvenue à Dogbo, territoire des Adja et des hommes à queue.
Dogbo peut se traduire littéralement comme « Gros trou » ou aussi comme « espace d’étalage » (dans un marché), mais Dogbo est avant tout aujourd’hui une des 77 communes que compte le Bénin. Elle est peuplée majoritairement de Adjas originaires de Tado, mais on peut aussi y rencontrer des Sahouès des Kotafons, des fons, des Nagots et des Minas.
Dogbo est limitée par les communes de Lalo, Toviklin et Djakotomey au nord ; par Lokossa et Bopa au Sud ; par le département de l’Atlantique à l’Est et par la république Togolaise à l’Ouest. Elle est étendue sur 475 km2 et fait partie de la zone appelée « Le plateau d’Adja ».
Ses plus de 110.000 habitants traversent chaque année deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses et pratiquent principalement l’agriculture avec culture phare le maïs.
Comme cultures secondaires, ils produisent le manioc, la tomate, le Niébé, l’arachide et le haricot et leur deuxième grande activité est le commerce qui fait vivre le marché central une fois tous les quatre jours.
A Dogbo, parlez Adja-gbé (la langue locale), vous aurez des interlocuteurs sûrs, même si le type d’Adja-gbé qu’on y parle est moins usité pour la chanson. A défaut, il est aussi possible de se frayer un chemin même jusqu’au palais royal de Dogbo Ahomey en parlant Fon gbé, ou Français. Au Palais, c’est une femme, la reine Sessou Akolognon qui siège. Elle veille en partie sur la tradition, les rites mais aussi les rythmes de la cité.
En termes de rythmes par exemple, les grands jours de cérémonies, Dogbo exécute le Atchimehoun qui lui est propre. Il arrive aussi qu’elle emprunte à la culture Adja d’autres rythmes comme le Agbadja, le Toba, Aglanhoun, Kobou, le Gogohoun le Zinli, le Achipé etc… et se mirant dans la qualité de ses hommes et femmes, elle peut se mirer à travers ses cadres figures politiques comme David Gbaoungba, Adrien et Jocelyn Dégbé, Borja Santos Mbouké (liste non exhaustive).
Bien que faisant une place au Christianisme et à l’Islam, Dogbo a gardé des liens forts avec la foi de ses ancêtres et voue un culte à plusieurs divinités comme Thron, Kininsi, Lègba, Enan, Heviosso ; chaque Dogbonou y va de son obédience.
Là, les hommes sont accueillants. Ils vous feront goûter du bon Sodabi (boisson alcoolisée tirée du vin de palme) qu’ils extraient eux-mêmes tandis que les femmes vous présenteront leurs magnifiques galettes d’arachide et leur gari (farine de manioc) de qualité supérieure. Mais alors, s’il ne s’agit pas juste de tenir la faim, il faut s’offrir un déjeuner entier de pâte de maïs à la sauce graine (dékunsunu) pour sentir la succulence de cette commune de 7 arrondissements — Ayomi, Dévé, Honton, Lokogohoué, Madjrè, Tota et Totchangni— dont le Maire Magloire Agossou est aux commandes depuis les élections communales de 2020.
Puis, pour être certain d’en apprendre vraiment sur cette commune, il faut mettre pied à la forêt sacrée de Dogbo Ahomey (sur 2 Ha), et au site des hommes à queue de Goundoudji. Il faut peut – être aussi toucher des yeux les puits artésiens, les hippopotames du fleuve Mono et du lac Tobadji, le centre de vannerie et de poterie d’Agnavo, le périmètre rizicole autour de Dévé, les étangs piscicoles d’Agbédranfo.
Grâce au PAG 2016-2021 le processus de réhabilitation de la route Comè-Lokossa-Dogbo (63,40 km) et la bretelle de Zounhoué – Athiémè - frontière Togo (7km) est enclenchée.