Pour l’heure tout se passe sans accrocs au niveau de l’Alibori
Que comprendre de la gestion actuelle du département de l'Alibori ? Quelles perspectives pour l'année 2023. Dans cet entretien réalisé par l'équipe de rédaction de votre journal, le Préfet Ahmed Bello KY-SAMAH a passé au peigne fin les grandes réalisations et annoncé de nobles perspectives pour son département.
Bonjour Mr le Préfet les béninois veulent vous connaître
Moi, c'est Ahmed Bello KY-SAMAH, Préfet du département de l'Alibori. Le département de l’Alibori logé dans l’extrême nord du pays est celui par lequel le Bénin se trouve limitrophe à trois autres pays voisins, le Burkina, le Niger et le Nigéria.
Dites-nous Mr le Préfet, comment se porte l'administration territoriale dans votre département ?
L’administration territoriale suit le rythme des reformes et de l’attention soutenue dont elle fait actuellement l’objet de la part du gouvernement et des partenaires au développement . En effet, tous les acteurs du système au niveau du département en synergie développent une complicité positive pour maximiser les chances du succès de la réforme structurelle du secteur de la Décentralisation telle qu'en dispose la loi N° 2021-14 du 21 Octobre 2021 portant Code de l'Administration Territoriale du Bénin. Pour l’heure tout se passe sans accrocs au niveau de l’Alibori. La tutelle est de plus apaisée et entend accompagner dans les normes requises la nouvelle dynamique qu’entendent insuffler les Secrétaires exécutifs et les nouveaux cadres désormais à l’opérationnel à la gestion municipale.
Concrètement, quel bilan peut-on établir au cours des 12 derniers mois ?
Le bilan est assez probant en ce sens qu'à l'instar de tout le pays, notre département est aussi notablement impacté par les multiples courageuses et ambitieuses réformes structurelles engagées par l'État dans tous les secteurs en vue d'un mieux-être de l’ensemble des citoyens ainsi que pour un meilleur rayonnement du pays.
Parlez-nous des grandes réalisations opérées et qui ont retenu l'attention public dans votre département ?
En ce qui concerne les projets structurants, c’est surtout les infrastructures majeures qui marquent plus les esprits des populations. Celles-ci réitèrent d’ailleurs, toutes les fois que l’opportunité se présente, leurs gratitudes au gouvernement marquant ainsi leur satisfaction par rapport à l'évolution sereine de certains chantiers en cours de réalisation. Au nombre de ceux-ci sans être exhaustif, on peut mentionner la réhabilitation en cours de la RNIE 2 notamment sur sa section Beroubouay-Kandi- Malanville. L'avènement des complexes sportifs modernes de Banikoara et de Malanville, rehaussant l’attractivité desdites localités, constituant du coup une source de fierté pour les habitants.
Au delà des réalisations emblématiques susmentionnées , il y a aussi toutes ces réformes structurelles et institutionnelles qui simplifient au quotidien les procédures tout en améliorant la gouvernance dans tous les domaines qui forcent l’admiration. Ceci contribue à renforcer le sentiment d'appartenance des populations de l’Alibori à la nation.
La dématérialisation, l’inclusivité, et l'accès de plus en plus facile à certains services réduisent progressivement les fractures ou écarts qu'on pourrait déplorer entre l'Alibori, département le plus septentrional et les sphères nationales de prise de décisions.
A ce titre la réforme majeure opérée au niveau de la gouvernance locale avec l’avènement des secrétaires exécutifs dans l’exécutif des mairies est bien perçue par les populations. Ce recadrage institutionnel est destiné à dissocier au sein des municipalités les fonctions politiques de celles strictement techniques aux fins d’être plus efficient dans la mise en œuvre des politiques de développement.
Le tact et le réalisme avec lesquels le gouvernement a géré les questions liées à la fixation de certains produits vivriers abondamment cultivés dans la partie septentrionale, notamment dans l’Alibori, tout en évitant l'impasse démontrent aux yeux des populations que les gouvernants sont à leur écoute. En effet, la décision du Gouvernement, au terme du Conseil extraordinaire des ministres du mercredi 21 décembre 2022, de surseoir à la pratique de fixation du prix plancher de cession de certains produits agricoles, notamment le soja, le karité et la noix de cajou a été accueillie avec bonheur par les producteurs qui étaient manipulés pour bon nombre d’entre eux sur fond de désinformation . Ceci aura eu le mérite de désamorcer les campagnes d’intoxication orchestrées par certains esprits malveillants suite à l’homologation antérieurement par le Gouvernement du prix plancher de certaines spéculations. Cette mesure incomprise par certains avait suscité des polémiques qui au fait ne devraient pas se justifier. Le processus de fixation du prix plancher au niveau du soja, du karité et de la noix de cajou mettait en relief surtout le prix minimum en dessous duquel, il n’est pas autorisé que l’acheteur paye le produit chez le producteur.
Cependant, le producteur pouvait vendre son produit largement au-dessus du prix planché. En toute logique, Le prix de vente de tout produit reste déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande. C’est la loi du marché.
Quelles sont vos appréciations par rapport aux années antérieures ?
D'année en année, on sent une progression dans tous les secteurs. Tout le pays est en chantier. Le département même si ces attentes sont immenses n’est pas laissé en rade. Face à certaines situations conjoncturelles la réaction appropriée est souvent promptement apportée par les pouvoirs publics. C’est le cas de l’insécurité résiduelle dans les zones extrêmement vulnérables ou le péril terroriste déplorés dans certaines de nos frontières sensibles. l'Etat s'adapte promptement selon le cas pour assumer son autorité et les populations elles aussi développent la résilience requise pour y faire face.
Vos perspectives pour l'année 2023 ?
Qu'en plus des chantiers déjà ouverts que ceux prévus pour démarrer en 2023 puissent l'être à bonne date et prospérer en toute sérénité. Le gap infrastructurel à combler dans l’Alibori est encore abyssal malgré les efforts colossaux de ces dernières années. La stratégie de revitaliser les zones frontalières et d’en faire des espaces de développement doit se poursuivre et se renforcer conformément à la vision du gouvernement. Pour mémoire, rappelons que sur les six communes que comptent le département, quatre sont frontalières et les deux autres qui ne le sont pas sont situées à peine à 100 km d’une frontière. Du coup, toutes les communes du département vivent les effets des frontières.
Que la menace sécuritaire asymétrique sévissant sur certaines de nos frontières avec un ennemi protéiforme puisse être jugulée.
Que les élections législatives de 2023 se passent sans heurts et sans accrocs dans l’intérêt de la démocratie Béninoise.
Un mot pour la population de votre département en cette période des fêtes de fin d'année ?
Paix et bonheur aux populations de notre dynamique département qui dispose des meilleurs atouts et avantages comparatifs sur le plan agropastoral. Que nous puissions nous enrichir les uns et les autres de nos apparentes différences tout en œuvrant collectivement pour une coexistence pacifique et conviviale de tous dans un Alibori serein, prospère.